Anémochorie à Saint-Jean-de-la-Motte


Jeudi 21 novembre 2013  Saint-Jean-de-la-Motte

 

Parc éolien

La commune de Saint-Jean-de-la-Motte héberge un arbre remarquable isolé (1) et un arboretum sis au pied du village (2). Pour se reproduire, certains de ces arbres utilisent l’air et le vent pour la dispersion de leurs graines — les samares, à simples, doubles, triples… carpelles (les ailes). Un phénomène savamment appelé l’anémochorie. Gamins, nous avons tous apprécié leurs virevoltantes descentes et relancé des samares d’érable qui retombaient en tourbillonnant comme des hélicoptères… Des souvenirs de ronds dans l’air que des grands (pas tous !) rêvent de retrouver au travers de quatre éoliennes sur une élévation de la commune.

Mat de météo à St Jean de la MotteCe projet est dans les cartons depuis quelques années déjà. Le jeudi 21 novembre 2013, la mairie de Saint-Jean-de-la-Motte proposait a ses administrés une permanence publique de trois heures (de 16 heures à 19 heures) concernant l’implantation d’un parc éolien sur le territoire de la commune. La DGAC (Direction générale de l’aviation civile) avait mis son veto au premier projet (en décembre 2011) au prétexte qu’il perturberait les radars (3). Le second est plus avancé puisqu’une convention a déjà été signée entre la commune et la Société VSB Energies Nouvelles, fixant l’utilisation des voies publiques qui concernent l’implantation et l’exploitation des futures éoliennes. Et depuis, un mât de mesures météorologiques, du vent en particulier, a été installé sur un des emplacements des futures éoliennes (cf. photo). Ces données détemineront le nombre d’éoliennes à implanter, soit trois, soit quatre.

Une nouvelle réunion d’information est d’ores et déjà prévue au cours du premier semestre 2014.

Là comme ailleurs, le « tripale » génère des réactions… « tripales » (excusez ce jeu de mots). Présidée par Sophie Allioux, l’association des riverains « Patrimotte »,  créée en septembre 2013, pétitionne déjà contre le projet sous couvert de protection du patrimoine (la motte Achard) et de pollution visuelle —  recevable — et sonore (les préjugés sur les grinçantes éoliennes des westerns ont quand même la vie dure !). Ces gens si « éclairés » ont-ils protesté contre les 414 pylônes étalés sur 163 km de la ligne THT Cotentin-Maine ? les poteaux téléphoniques ? (lignes enfouies dans d’autres pays), les châteaux d’eau ? les antennes relais ? les silos ? les enseignes publicitaires ?

Gageons que la partition des partisans et des opposants va battre son plein et devenir un enjeu majeur à la veille des municipales de 2014 !

Centrale photovoltaïque

Un second projet concerne l’implantation d’une centrale photovoltaïque déposée par la société SEAGOS sur les parcelles dénommées « Le Doit » et/ou « La Croix-Bourdon » (appartenant à M. Fabrice Véron). La surface des panneaux envisagée serait de 3,3 ha (sur une superficie de terrain de 9,6 ha) ; la puissance, 4 872 kWh, et la production annuelle escomptée de 5 500 000 kWh

A l’heure où les communes sont à la recherche de dotations, ces deux projets relèvent de l’effet d’aubaine pour les ressources de la commune. Les concertations sont en cours… Mais, hélas ce projet semble en passe d’être annulé !


chene-liege-st-jean-de-la-motte(1) Evidemment, vous connaissez les deux menhirs dits la Mère et la Fille au lieudit la Lande-des-Soucis. A quelques encâblures du mât-météo (cf. photo), vous pouvez obsever cet unique chêne-liège de la Sarthe. Centenaire, cet arbre est originaire d’Afrique du Nord. Il supporte donc mal les hivers rigoureux et s’est plutôt installé dans les régions de climat méditerranéen, ce qui le rend insolite ici.

(2) La commune de Saint-Jean-de-la-Motte a aussi son arboretum, réalisé en 2000, qui accueille pas moins de cent vingt essences de feuillus et résineux. Vous pouvez vous procurer un livret explicatif (payant) à la mairie et chez les commerçants.

(3) Un rien étonnant, cette spécificité française qui verrait les radars (météorologiques et aériens) brouiller, avions et hélicoptères rendus vulnérables par de rares éoliennes (4 200 installations en 2014) alors que chez nos voisins (Espagne, Allemagne, Danemark…) il n’y a pas ce type de conflit d’usage alors même qu’elles sont infiniment plus nombreuses… Pourtant, l’argument est irrecevable ! Une technologie, d’ailleurs empruntée à l’aviation militaire, grâce à l’application d’un matériau absorbant et d’un revêtement réfléchissant, permet de les rendre furtives tout comme les avions de chasse… Mais il en va cependant d’un surcoût de 10 %. 


Photos : SDN 72.