Samedi 12 et dimanche 13 octobre 2013 — Le Mans
Les 28 000 visiteurs du Salon ne sont pas tous passés par notre stand, loin s’en faut (stand partagé avec Stop OGM, qui avait aussi invité Jacques Testard). Peu de ventes, quelques adhésions et des renouvellements, des adresses en plus à notre liste de sympathisants quand même.
« Défavorisés » par un stand en marge du flux principal, à défaut de quantité, nous pouvons retenir des échanges de qualité. Une jubilation de voir cette jeune Dunkerquoise qui, bien que partisane du nucléaire, accepte de voir plus loin que son nez (de Jobourg), d’échanger, de confronter ses arguments, puis de la voir tanguer, douter, voire de la sentir basculer (?) au terme d’une longue argumentation. Ce voisin, cadre, qui, après avoir longuement tergiversé, lâche avant de partir qu’il a assisté — sans protection — à des essais nucléaires à proximité de Reggane avant d’entamer une longue carrière dans le nucléaire militaire, puis civil. Cadre droit dans ses bottes ? Non ! Je crois qu’il avait longuement ruminé s’il pouvait nous le confier. Mais il ne laissera pas paraître de doute. Ce militant local de UFC-Que choisir ? qui souhaite arriver à une étude fouillée du coût réel du kWh nucléaire dans cette revue et d’imposer des mises en conformité de l’étiquetage d’aliments irradiés (cf. Ionisos).
Le buzz du dimanche matin aura été la décision du PC de ne pas s’oublier dans une alliance avec le PS au premier tour des élections municipales de la ville, et non celui révélé par le JDD (que personne ne semble avoir lu) annonçant l’intention de l’État de passer la durée d’exploitation des centrales nucléaires de quarante à cinquante ans ! Un « fuitage » pour préparer l’opinion à une annonce qu’il ferait autour du 15 novembre. Loin, donc, de l’optimisme d’un Géraud Guibert [1], passé la veille sur notre stand, nous reprocher le sectarisme des antinucléaires, nous dire son envie d’en sortir (du nucléaire), une envie très largement partagée au sein du PS (sic), sa certitude de la fermeture de Fessenheim en 2017 et l’abandon progressif de vingt-quatre autres dans la foulée… Horizon : 2025 (bref, les fameux engagements du candidat Hollande). Souhaitons-lui d’être un peu plus prophète en son parti !
L’année prochaine, la 25e Heure du Livre reviendra aux Quinconces avec de nouvelles possibilités offertes par le Q et, qui sait, pour nous, un emplacement plus stratégique. S’y sont collés cette année : Yves, Germaine, Martial, Thierry, Jean-Luc…
Pour cette dernière sur le quai Louis-Blanc, une seule citation de cet auteur reprise dans Organisation du travail, de 1839 : « L’égalité n’est donc que la proportionnalité, et elle n’existera d’une manière véritable que lorsque chacun […] produira selon ses facultés et consommera selon ses besoins ». Plus connue aujourd’hui sous l’aphorisme : « À chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins ».
[1] Géraud Guibert (à gauche sur notre photo) est élu municipal et communautaire du Mans, membre du conseil national du PS, animateur et porte-parole du pôle écologique du PS, lui-même partisan de la sortie du nucléaire. Mais il a aussi été porte-parole d’Arnaud Montebourg (archipartisan du nucléaire) durant la campagne des primaires d’octobre 2011. Enfin, directeur de cabinet de Nicole Bricq, éphémère ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie (mai-juin 2012, sur pression des lobbies, après l’annonce de la suspension de tous les permis de forages exploratoires d’hydrocarbures au large de la Guyane), vite renommée ministre du commerce extérieur. Il préside La Fabrique écologique, groupe de réflexion créé au printemps 2013 se voulant transpartisan.
Crédit photos : SDN 72.