Vendredi 4 octobre 2013 — à la télévision, sur France 3
Inédit, donc difficile de se faire un avis. Télérama (!) en dit du bien.
Depuis la catastrophe de la centrale japonaise de Fukushima, le nucléaire vit à l’heure des critiques et des remises en cause. Malgré l’onde de choc qui résonne dans le monde entier, l’Hexagone continue de promouvoir le nucléaire avec la même force et le même entêtement. Avec ses cinquante-huit réacteurs procurant 75 % de l’électricité, ses 410 000 emplois et un poids économique évalué à 34 milliards d’euros, la filière française est un cas à part. Son développement fait aujourd’hui de la France le pays le plus nucléarisé au monde.
C’est l’histoire de cette conviction que va raconter ce film. Une obstination qui confine parfois à l’aveuglement, portée par les partisans inconditionnels de l’énergie atomique. Recrutés parmi l’élite des grandes écoles d’ingénieurs, ils font partie du cercle des experts du nucléaire français. Cultivant le secret et le déni, ils ont réussi à confisquer le débat public. Le documentaire se construit à partir des témoignages d’acteurs majeurs, de ministres, de dirigeants d’EDF ou d’Areva mais également d’opposants qui remettent en question le choix quasiment exclusif de l’énergie nucléaire. En faisant également appel aux images d’archives, Nucléaire, exception française va soulever le voile sur les abus, les errements, les mensonges qui, d’hier à aujourd’hui, ponctuent l’histoire de ces soixante dernières années.
Un oubli de taille, quand même, dans cette émission : ASTRID, réacteur dit de quatrième génération ! Hollande en a signé l’autorisation de lancement six semaines après son élection. Un énième « recyclage » de Phénix et Superphénix, un surgénérateur à neutrons rapides abandonné en 1988 (toujours en démantèlement) qui vaudrait tout un article à lui seul. L’un d’eux est là : ▶.
Documentaire de Frédéric Biamonyi, Samuel Lurey et Kenichi Watanabe (France 2013) 75 mn. Inédit. Sur internet : ▶.
Crédit photos : capture d’écran France 3.