Samedi 28 septembre 2013 — Le Mans
Le samedi 28 septembre 2013, en gare de triage du Mans, une vingtaine de wagons avaient dérivés jusqu’a cet heurtoir, les faisant dérailler (photo ci-dessus). La période avait enregistré bon nombre d’accidents ferroviaires en France et au delà (au Quebec par exemple) et suscité des réactions dans la presse, dont celle de l’un de nos militants (ci-dessous).
Cet article de Jean-Luc, membre de SDN 72, est paru dans Ouest-France du mardi 1er octobre 2013 (les parties publiées sont grisées et en italique). Avec les coupures de la rédaction de O-F (en bleu ci-dessous, dans la coupure de presse, O-F les a signalées par des […] crochets), ça en fait un papier presque uniquement sur l’accidentologie du rail alors qu’il voulait partir de cet accident pour aussi et surtout parler du risque ferroviaire… nucléaire. Yves Ollivier (EÉ-LV, adjoint au maire du Mans, de SDN 72, également auteur de la photo du train de déchets nucléaires stationné en gare de triage du Mans [1] en janvier de cette année [photo ci-contre]) avait communiqué sur cet accident sur Facebook en deux ou trois lignes dès le samedi. Sans le savoir, Jean-Luc (qui n’avait pas encore décidé d’envoyer son papier aux journaux) lui avait envoyé son « libelle » le dimanche. Yves en a aussi repris quelques mots et le titre dans un autre article sur son blog (c’est là : ▶).
Titre de Jean-Luc retenu, précédé de (choisi par « Ouest-France ») : Forum : « Un train peut en cacher un autre » et chapeau choisi par O-F : Le train « fou » du Mans aurait pu tourner à la catastrophe, samedi. La faute à pas de chance ? Sûrement pas, réagit Jean-Luc Blondeau, un de nos lecteurs.
« Encore un incident ferroviaire ! Au Mans cette fois, ce week-end ! Un problème de frein, semble-t-il. Un convoi, pourtant sans motrice, d’une vingtaine de wagons s’est ébranlé jusqu’à aller dézinguer un heurtoir et provoquer le déraillement du wagon de tête sur une vingtaine de mètres.
Bon ! tout le monde s’accorde à reconnaître le vieillissement, voire la vétusté du réseau ferré français (vive la privatisation) dont l’horrible catastrophe en gare de Brétigny-sur-Orge n’en est que la partie émergée. Faudra-t-il attendre pire malheur que cette ville québécoise de Lac-Mégantic dévastée par l’explosion d’un train de pétrole pour réagir ? Y aura-t-il, sur ce cas précis du Mans, un politique, un journaliste, un média pour remarquer que cet accident le long des rues Foucaudière et Denis-Papin avait vu stationner une nuit durant, le 16 janvier 2013, un autre convoi, NUCLÉAIRE celui-là, en pleine accentuation du plan Vigipirate (Mali) ?
Se souviendront-ils que le lundi 21 janvier 2013, le wagon d’un train parti de la centrale nucléaire du Tricastin (Drôme) pour l’Allemagne ou la Hollande, transportant des fûts de matières radioactives coulées dans du béton déraillait en gare de triage de Saint-Rambert d’Albon ?
Se souviendront-ils que le même jour que l’accident meurtrier de Brétigny-sur-Orge, « Le Populaire du Centre » avait révélé le déraillement d’un train à Fromental (Haute-Vienne), sur une voie desservant le site Areva de Bessines ? Un acte volontaire, revendiqué celui-là, pas ou peu chroniqué dans la presse, dont, aujourd’hui encore, on ne nous dit surtout rien de l’enquête, comme mis sous silence.
Paradoxalement, cet incident arrive deux jours après la réunion de la CLI Ionisos (irradiateur au cobalt 60 de Sablé-sur-Sarthe), mercredi 25 septembre, ou Martial Chateau (président de Sortir du Nucléaire Sarthe) faisait remarquer au responsable de l’ANCCLI (Association nationale des comités et commissions locales d’information) le problème des transports de déchets radioactifs Tours, Le Mans, Caen sur une ligne en mauvais état (sans parler de l’absence de plan de prévention dans les communes du Sud-Sarthe, peu éloignées de Chinon).
Comme toujours, l’enchevêtrement des faits et circonstances — aussi improbables soient-ils — ne nous préserve pas du pire. Pour certains, Fukushima n’est toujours pas un accident nucléaire, mais celui d’un tremblement de terre, suivi d’un tsunami, et — seulement la faute à pas de chance — une catastrophe nucléaire. Les techno-experts, qui avaient retenu le massif d’Izé dans le nord de la Mayenne (51 km du Mans) comme un possible site d’enfouissement de déchets hautement radioactifs à longue durée dans le granite (HA-LV) dans les années 2000, n’avaient pas, eux non plus, validé les risques sismiques bien qu’une secousse d’une magnitude de 3,4 sur l’échelle de Richter fut enregistrée moins d’une douzaine d’années plus tard, le mardi 10 juillet 2012.
Arrêtons de nous cacher derrière notre petit doigt, l’accident menace ! »
On le voit, Ouest-France avait passablement édulcoré le propos de l’article de notre camarade militant en en retirant sinon des lignes essentielles, en tout cas son équilibrage qui mettait l’accent sur les dangers du transport ferroviaire et le délitement d’un réseau de plus en plus mal entretenu, mais aussi un danger décuplé lorsqu’il s’agit de matières hypers dangereuses comme le nucléaire.
Rappel : sur le blog de Yves Ollivier, son article sur le sujet et des commentaires, c’est là : ▶.
[1] Le 16 janvier 2013, deux militants antinucléaire, Yves Ollivier et Thierry avaient approché et photographié un convoi de déchet radioactif en gare de triage du Mans (quartier Maroc). Yves avait évidemment chroniqué cette séquence sur son blog, c’est là : ▶.
Ci-dessous, l’article paru dans le journal Ouest-France du 1/10/2O13.
L’information du « Populaire du Centre », reprise le 18/07/2013 par Ouest-France et dont on n’entendra paradoxalement plus jamais parler ! C’est ci-dessous :
Crédit photo : photo Denis Lambert (Le Maine Libre) reprise du blog de Yves Ollivier.