Mercredi 7 janvier 2015, de 15 à 16 heures — sur France Inter
Cette émission qui a remplacé la belle et décapante émission Là-bas si j’y suis de Daniel Mermet — hélas évincé de l’antenne de France Inter à la rentrée de septembre 2014 — revenait sur le phénoménal accident de Tchernobyl de 1986. Hélas, ce 7 janvier, c’était aussi le caricaturicide carnage dans les locaux de Charlie Hebdo… Aussi, nos oreilles se sont souvent portées ailleurs.
Pas de révélation à attendre de cette émission trois décennies après, mais une piqûre de rappel des faits, de la nature du réacteur lui-même, le scénario et les responsabilités de l’accident, de la gestion de la crise par les autorités locales, de la rétention et de la manipulation de l’information, et, pour tout dire, le mensonge des autorités et organismes de santé de notre pays. Idem sur le sort des liquidateurs et l’impact sanitaire sur les populations au cœur du drame et celles dans le sillage du panache de radionucléïdes à travers l’Europe et bien au-delà. Noël Mamère, alors présentateur du journal télévisé d’Antenne 2 (élu EÉ-LV plus tard), témoigne de la difficulté d’informer en toute indépendance sur la thématique nucléaire, dans les médias du pays le plus nucléarisé du monde.
Bref ! si vous avez besoin d’une anti-sèche sur le 26 avril 1986, écoutez ou réécoutez cette émission, cliquez directement ici : ▶.
Chamboulée par l’abattage à Charlie Hebdo, l’émission a malgré tout fait le lien avec le procès du lundi 5 janvier au TGI de Nanterre appelé à statuer sur la plainte déposée par six associations et le Réseau Sortir du nucléaire contre l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) — qui a le projet d’enfouir des déchets nucléaires à Bure (Meuse et Haute-Marne) — pour divulgation de fausses informations concernant la ressource géothermique de son sous-sol.
Trois décennies après, les nuages continuent de s’arrêter aux frontières de l’objectivité.
Photo : capture d’écran sur le site de France-Inter.