Samedi 11 et dimanche 12 juillet 2015 — La Pâquelais – Vigneux-de-Bretagne (NDDL)
Pour la quinzième fois consécutive, la coordination des opposants au projet d’aéroport de NDDL organisait, ce week-end, son fédérateur rendez-vous estival. Un rencard étendu ces dernières années aux « grands projets inutiles et imposés ». Avec, pour cette édition 2015, deux invités d’honneur : Pour les Chambaran sans Center Park (1) et Gianni Tognoni, secrétaire général du Tribunal permanent des peuples (2).
Chauffe la lutte pas le climat ! Voilà un bon slogan dont on aurait tous aimé être les auteurs. Synthétique, il illustre bien : actualité, urgence et nécessaire mobilisation… Eux l’ont travaillé, imaginé et finalement créé ! Sur les deux jours, de 15 000 à 20 000 participants en ont été les acteurs. Un nouveau succès engrangé près d’une semaine avant le verdict (3) sur les dix-sept requêtes en demande d’annulation d’arrêtés préfectoraux introduites par les associations de défense.
Cop 21 oblige, le lien avec la conférence sur le climat de Paris de décembre 2015 prévalait aussi dans les « comptoirs » associatifs. Le Réseau Sortir du nucléaire y tenait langue dans son propre stand d’information (4) avec cette même ligne directrice adaptée au dit rendez-vous : « Le nucléaire ne sauvera pas le climat ! », avec presse et documentation dédiée (livres, supports audio et vidéo, objets ostentatoires, etc.). Stand essentiellement tenu par un Sarthois administrateur du Réseau et ses collègues de SDN 72, lui-même solidement encadré et complété des officines de compagnons de cette même lutte, à main gauche par Independent Who, à main droite par Moine et Sèvres pour l’avenir et CAP radioactivité, intervenant plus spécifiquement sur les mines d’uranium (essentiellement bretonnes), tenues par d’inoxydables militantes et militants de Loire-Atlantique et du Morbihan. Autre kiosque d’information antinucléaire, à « quelques pas » seulement (explication, ici : ?), celui des opposants au projet CIGEO d’enfouissement de déchets hautement radioactif à Bure.
Programme : notre sélection !
Sur la « petite » cinquantaine de forums-débats et la vingtaine d’animations diverses, films, etc. (hors spectacles nocturnes musicaux et festifs), pas moins de huit abordaient notre thématique liée : nucléaire et énergie.
♦ Le samedi :
— Divion : du gaz de houille à l’électricité ;
— le lourd héritage des mines d’uranium en Loire-Atlantique (supra) ;
— COP 21 : quels enjeux ? (avec le président de SDN 72 et administrateur du Réseau, M. Château, parmi les cinq débatteurs) ;
— scénario de transition énergétique et écologique en Pays de la Loire ;
— projet CIGEO Bure : enfouissement des déchets radioactifs (projection du film « Déchets radioactifs : 100 000 ans sous les pieds »).
♦ Le dimanche :
— Technocampus Océan, de l’argent public des collectivités locales pour le nucléaire (cf. notre article emprunté à SDN 44 et publié sur le site de la FAN, ici : ?) ;
— vers un traité d’interdiction des armes nucléaires ;
— à Bure pour l’éternité (film de S. et A. Bonetti, 52 mn).
Bref ! comme le proposait le quotidien régional Ouest-France : « un parfum d’université d’été ». Loin de celles des postulants au jeu des chaises musicales à venir…
Selfie du groupe NDDL 72
Pas facile de rassembler tout le monde au jour J et à l’heure H ! Outre ceux de la photo (ci-dessous), ils étaient au moins le double de militants et/ou sympathisants venus du département pour ce week-end de soutien à NDDL et les limiers du feu service de renseignements généraux (5) n’auront pas de mal à les confondre, sauf exceptions, à ceux de SDN 72. Une photo que n’ont pas cru bon de publier les quotidiens locaux Le Maine libre et Ouest-France.
Occupation de l’espace, de la nuit, du ciel et des imaginaires
N’ayant pas vocation à devenir un énième festival musical, le rassemblement s’était voulu moins « scène rock ». La convivialité n’en était pas moins de mise, même si les trémoussements en étaient différents. Chacun à sa guise a pu danser, s’étourdir et taper du pied sans y laisser sa chaussure dans la boue comme l’année passée. Symboliques feux follets d’un projet moribond, à la nuit tombée, de multiples lanternes envahirent le ciel, telles des lucioles dérivant au gré du vent. Loin sans doute des dispendieux « pétartifices » de Nantes et Rennes, mais qui restent néanmoins gravées dans les billes toutes rondes des galopins de NDDL.
Fernando Pereira, Greenpeace et essais nucléaires
Ce week-end était aussi le trentième anniversaire de la mort — pour ne pas dire du meurtre — du photographe et militant de Greenpeace Fernando Pereira, tué à Auckland dans la nuit du 10 au 11 juillet 1985, dans le pétardage du Rainbow Warrior par les services secrets français. Attentat commandité par le m(s)inistre C. Hernu de la défense nationale et F. Mitterrand, président en fonction très connu pour son opposition à la peine irréversible, sauf ici, et lorsqu’il était ministre de l’intérieur en temps de « pacification » de l’Algérie ! Une nouvelle fois, le navire amiral de l’organisation entendait protester contre les essais nucléaires de la France en croisant sur le périmètre de tir de Mururoa. Sabordé, il ne pourra appareiller.
Pour cette commémoration, Greenpeace avait organisé de multiples « événements » à Lille, Bordeaux, Nice… et bien au-delà de notre petit Hexagone. Pour NDDL, l’organisation et ses groupes de Nantes et Rennes avaient convoqué une « mobilisation éclair » à laquelle nous avons participé et dont nous publions une photo ci-dessous.
(1) PCSCP : lutte contre le démentiel Center Parck de Roybon [en Isère] du groupe Pierre et Vacances, doté d’une bulle tropicale chauffée à 29 °C toute l’année, en plein cœur d’une zone humide.
(2) Tribunal d’opinion, non institutionnel, s’inspirant du tribunal Russel (fondé en 1966 par J.-P. Sartre et B. Russel pour juger les crimes de guerre des États-Unis au Viêt-nam), devant lequel la susdite coordination a déposée une plainte en décembre 2014.
(3) Le 17 juillet, le tribunal administratif de Nantes a rejeté les dix-sept recours (sur l’eau et les espèces protégées) des opposants à NDDL.
(4) Merci à tous de vos visites, de vos informations, soutiens, suggestions… de votre aide !
(5) DCRI, Direction centrale du renseignement intérieur, et SCRT, Service central de renseignement territorial, chargé de renseigner le gouvernement sur l’état de l’opinion et les mouvements sociaux.
Photo et panneau : SDN 72. Photo grou de soutien NDDL : EE-LV. Affiche : NDDL