Vendredi 23 juin 2017, à 15 heures – Orléans
SdN 72 appelait à ce rassemblement citoyen et pacifique du vendredi 23 juin, à Orléans-La Source.
Jusqu’à vingt-cinq anti-nucléaires du bassin de la Loire se sont rassemblés devant le siège de la division d’Orléans de l’ASN [1] (6 rue Georges-de-Coulomb), le vendredi 23 juin. Soit trois jours avant la réunion du comité permanent d’experts sur l’EPR de Flamanville. La Sarthe n’y comptait qu’un seul représentant et l’ombre portée (hologramme à venir [humour !]) d’un second présent à Paris pour la présentation du Forum social mondial anti-nucléaire [2].
Contre toute attente, selon des informations divulguées récemment par les médias (dont des extraits de l’agence Reuters), l’ASN s’apprêterait à homologuer — c’est-à-dire à déclarer apte au fonctionnement — la cuve de l’EPR de Flamanville [3] malgré les défauts graves présents au niveau du couvercle et du fond de ladite cuve (concentrations excessives de carbone pouvant affaiblir l’acier). Une cuve néanmoins mise en place en 2015 en toute connaissance des malfaçons et de l’incurie des processus de Creusot Loire, depuis 2005. Pour bien comprendre la gravité de la situation, vous pouvez lire l’analyse technique sur la cuve de l’EPR et les conséquences des aciers loupés proposée par J. Terracher, ici : ▶.
En deux temps trois mouvements
Premier mouvement. — Ce rassemblement répondait à l’invitation du groupe Sortir du nucléaire Loire & Vienne (cf. précédente manifestation, ici : ▶) et de l’appel à action contre l’EPR et sa cuve défectueuse du Réseau (national) Sortir du nucléaire.
Le point presse, proposé dès 14 h 30, a retenu l’attention de La République du Centre et de France 3 Centre, hélas, pas au meilleur moment de la mobilisation (le lieu excentré n’étant décidément pas facile à trouver). La RdC lui a consacré un court article (voir coupure de presse, infra) et France 3, un tout aussi court reportage, c’est là : ▶ (ensuite, faire circuler la bande de défilement des journaux du soir [flèche de droite] jusqu’à la date du 23/06/2017, cliquer dans la fenêtre à cette date, déplacer le curseur à 5′ 33 » (le sujet dure dix-sept petites secondes, jusqu’à 5′ 50 » et rien en présentation des titres). Sur Dailymotion, c’est là (après la pub !) : ▶.
Aucun des deux médias n’a retenu notre communication en forme de vieilles cocottes-minute customisées avec fissures et trèfle radioactif, sinon du meilleur effet (photo ci-contre), en tout cas très expressives.
Second mouvement. — Notre délégation était constituée de représentants de SDN Berry-Giennois-Puisaye, SDN Touraine, SDN 41, SDN 49, SDN 72, Réseau Fukussenheim et de simples citoyens. Inversion des normes (?), ce sont MM. Boquel, chef de la division régionale de l’ASN, et Ron, un de ses adjoints, qui nous ont rejoints sur le parvis de l’établissement. Nous avons pu leur faire une lecture à haute voix de la lettre ouverte signée par dix associations différentes et l’intégralité des groupes du collectif Sortir du nucléaire Loire & Vienne. Son texte se veut une alerte citoyenne quant aux très graves problèmes que pose la qualité des aciers composants certains générateurs de vapeurs (Dampierre 3…) et de nos centrales régionales et, surtout, la cuve de l’EPR de Flamanville (pièce jointe intra). Aussi, qu’il relaie le souhait des citoyens que la sécurité des populations prime sur des éléments économiques, qui seront de toute façon balayés et dépassés en cas d’accident ! Passés quelques échanges, les responsables de l’ASN ont pris note de nos demandes et nous adresseront une réponse écrite (elle sera ajoutée à ce post dès sa réception, si toutefois l’ASN tient son engagement).
Troisième mouvement. — Du 26 juin à fin septembre, alors qu’elle a déjà arrêté son diagnostique, l’ASN mènera une série d’investigations (ou d’enfumage, c’est selon) pour déterminer si, oui ou non, la cuve de l’EPR de Flamanville est fiable. Juste le temps d’affiner quelques nouveaux éléments de langage (expressions péjoratives qui ne font pas l’unanimité dans les rangs anti-nucléaires).
26 juin : remise de la pétition en ligne sur le site du Réseau Sortir du nucléaire http://www.sortirdunucleaire.org/Petition-cuve-EPR pendant le comité permanent d’experts à Paris (clôture très prochaine, autour de 34 000 signatures actuellement).
28 juin : plénière extraordinaire du Haut Comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire (HCTISN).
Fin juin : publication d’un projet de position de l’ASN.
5 juillet : mobilisation à Paris avant l’ouverture du comité technique.
Juillet-août : l’ASN mènera — feindra — une « consultation » publique pour un avis définitif attendu en septembre.
Fin septembre : avis définitif de l’ASN.
Des « actions éclair » relayées par les réseaux sociaux, seront aussi mises en place tout au long de l’été ; alors, restez connectés (consulter aussi : http://www.sortirdunucleaire.org)
Gros événements antérieurs (qui supposent de multiples autres entre ces deux dates) sur l’EPR de Flamanville
Avril 2006 : Contre les projets, d’EPR, de 25 000 à 30 000 personnes à Cherbourg le samedi, à l’initiative du CRILAN (alors membre du Réseau SdN), avec le soutien du collectif régional « l’EPR, non merci » et le Réseau Sortir du nucléaire (deux autocars au départ du Mans, c’est ici : ▶). Débats pendant deux jours contre l’EPR et la relance du nucléaire.
Les 1er et 2 octobre 2016 : Rassemblement de 5 000 anti-nucléaires le samedi avec comme revendication l’« Arrêt du nucléaire, énergie de destruction massive ! Non à l’EPR ! Non au rafistolage des vieilles centrales ! » à l’appel du CAN-Ouest dont SdN est partie prenante (un autocar au départ du Mans, plus des bénévoles déjà sur place). Plus débats le dimanche matin (c’est là : ▶).
[1] ASN : l’Autorité de sécurité nucléaire (en France), organisme abusivement appelé « gendarme » du nucléaire. Elle assure, au nom de l’État, la réglementation et le contrôle du nucléaire pour protéger le public, les patients, les travailleurs et l’environnement, et est censée informer les citoyens. Ici, elle s’apprête donc à valider la cuve et le couvercle de l’EPR de Flamanville altérés d’excédents de carbone, en dépit de tout principe de précaution. La division d’Orléans contrôle la sûreté nucléaire et la radioprotection dans les neuf départements des régions Centre et Limousin.
[2] Membres du CA du Réseau Sortir du nucléaire, Catherine Fumé et Martial Château s’étaient réparti les rôles. L’une devant l’ASN, le second à la présentation du Forum social mondial anti-nucléaire du 2 au 4 novembre à Paris (c’est là : ▶).
[3] EPR : Réacteur à eau pressurisée.
Crédit photos : SdN 72, J.-Cl. Bragoulet. Pièce jointe : lettre ouverte remise au chef de la division régionale de l’ASN d’Orléans. Coupure de presse : La République du Centre du 25/06/2017.