Vendredi 8 décembre 2017 – Le Mans (maison de quartier Charles-Trénet)
Réunion-conférence sur le désarmement nucléaire organisée par les chrétien·ne·s en marche sarthois.
Intervenant : Père Alain Paillard, secrétaire général de la commission épiscopale Justice et Paix en France [1].
En avant-propos, il est utile de préciser que Le Père Alain Paillard a pu intervenir avec l’accord de son évêque. Il a constamment, au cours de son exposé, fait référence aux textes qui remontent au début du vingtième siècle, nous pouvons dire également qui a fait preuve de beaucoup d’humilité sur ses connaissances.
Depuis les derniers accords qui remontent essentiellement au début de ce siècle, on a assisté à une démilitarisation générale, au moins dans les écrits… La masse des engins nucléaires militaires restant opérationnels est tout de même considérable, une infime partie utilisée de ceux-ci signifierait la destruction inévitable de notre planète. Les secousses actuelles liées à la nucléarisation de la Corée du Nord ne sont pas rassurantes, ni les atermoiements de D. Trump.
L’ONU est fragilisée depuis quelque temps entre les pays qui disposent d’un droit de veto (USA, Russie, Grande-Bretagne, Chine et France) qui sont tous nucléaires, et les autres qui possèdent aussi cette arme (Inde, Pakistan, Israël, Corée du Nord), c’est un peu une partie de poker menteur. Pour le moment, la dissuasion joue son rôle, mais pour combien de temps ?
En France, la situation n’a guère évolué, la force de frappe est toujours là, même si, à l’échelle des USA et de la Russie, nous sommes très modestes. Les missiles du plateau d’Albion ne sont plus en service, il reste les sous-marins lanceurs d’engins qui représentent l’essentiel de cette force ; quand au coût des forces aériennes stratégiques, il est de plus en plus controversé. Les missiles comportant plusieurs têtes, un seul peut frapper plusieurs cibles simultanément.
L’association ICAN (Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires) [2] a reçu le prix Nobel de la Paix le dimanche 10 décembre 2017 [3]. Est-ce un premier pas vers une prise de conscience de l’humanité ? Il faut l’espérer…
Au plan local, une trentaine de personnes ont marqué leur intérêt, voire leur préoccupation, sur cette prolifération nucléaire. Parmi eux, quelques membres de SdN 72 dont l’un à profité de cette rencontre pour affirmer que le nucléaire civil lui aussi était dangereux.
[1] Le Père Alain Paillard est également membre de Pax Christi (mouvement catholique international pour la paix).
[2] L’ICAN est une ONG créée en 2007 et regroupe plusieurs centaines d’associations (une cinquantaine en ce qui concerne la France) — le Réseau Sortir du nucléaire y adhère — mais aussi des instances plus officielles et/ou confessionnelles comme le Vatican.
[3] Pour l’adoption, le 7 juillet, du Traité d’interdiction des armes nucléaires par 122 pays membres de l’ONU sur 192. Soixante-dix pays ne l’ont donc pas si signé ! Dont la France et tous les pays dotés (cf. supra), les pays de l’OTAN et/ou les bénéficiaires d’un « parapluie nucléaire ». Pire ! La France compte doubler ses crédits de développement des armes nucléaires. En violation totale de l’article VI du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, elle poursuit la modernisation de son arsenal nucléaire au Barp (33) avec le simulateur nucléaire au laser Mégajoule.
Le groupe SdN 72 sera partenaire de la projection du documentaire « La bombe et nous », de Xavier-Marie Bonnot, le samedi 7 avril 2018, à 20 h 30, au cinéma le Colisée du Mans. Il sera suivi d’un débat avec Dominique Lalanne d’Abolition des armes nucléaires et représentant français de l’ICAN.
Affiches : CEM72. llustration : poster du site gratuit : http://int.nonukeart.org
Thierry Touche
SDN 72