Mardi 15 novembre 2022, de 9 heures à 17 heures, au palais des congrès Vinci de Tours (Indre-et-Loire)
Cette année, la 34e Conférence des CLI (Commissions locales d’information [1]) s’est réunie à Tours, au palais des congrès Vinci, le mardi 15 novembre. Un événement sur toute la journée, décentralisé en région et de nouveau tenu en présentiel.
Cette conférence était organisée conjointement par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), et l’Association nationale des comités et commissions locales d’information (ANCCLI) (supra).
Les « antinukes » étaient aussi au rendez-vous, à l’intérieur comme à l’extérieur !
Cette conférence n’était pour autant pas ouverte au public. Il fallait être membre d’une CLI, de l’Autorité… (aussi dite gendarme du nucléaire) ou élu·e, membre d’une association reconnue et estampillée d’un agrément environnementaliste — connivente ou pas. Elle était en majorité remplie de nucléophiles (élu·e·s, Andra, SFEN…) mais aussi, plus marginalement, d’antinucléaires.
Une douzaine de ces dernier·e·s, issue·s du groupe local Sortir du nucléaire Touraine et de militant·e·s des groupes du collectif Loire Vienne Zéro nucléaire (dont SdN 72), étaient aussi à l’extérieur à diffuser des tracts et à échanger sur le parvis du Vinci et autour du kiosque-info installé sur le terre-plein central du boulevard Heurteloup (place du Maréchal-Leclerc). Sans colle ni soupe (sauf à se restaurer et se réchauffer), ceux-là se sont collés aux basques des congressistes et autres passant·e·s pour leur proposer une variété de visuels (plus graphiques que picturaux) doctement argumentés. On retrouvera notamment le flyer sur les pollutions nucléaires et chimiques de la Loire dues aux centrales nucléaires en amont du Collectif LVZN (supra), des publications du Réseau Sortir du nucléaire (flyers, revues…) et le tout dernier dépliant de la campagne du Collectif antinucléaire de l’Ouest (CAN-O) : « La relance du nucléaire ? Surtout pas ! » (cf. photo ci-contre). Une tribune sur la relance de l’atome et six bonnes raisons (entre autres) de s’y opposer intitulée : 1 EPR BONJOUR LES DÉGÂTS – 6 EPR BRANLE-BAS DE COMBAT ! que vous retrouverez ci-dessous et que votre groupe-association peut aussi signer (on vous y invite très fort !) tout comme les particuliers, c’est ici : ▶ ou encore là : ▶. Mais les détracteurs et critiques de l’atome du bassin versant de la Loire étaient aussi à l’intérieur : du Loiret, d’Indre-et-Loire, du Loir-et-Cher, de la Vienne, de la Sarthe… parfois mandatés par des organismes (élu·e·s par exemple) qui ne le condamne pas.
Qu’en dire ? Le responsable institutionnel est courtois, ouvert, droit dans ses bottes, inébranlable et intéressé à la pérennisation nucléaire ; le partisan s’empresse, fuit, invective, voire devient vindicatif ; le passant, pressé, indifférent ou curieux, inquiet, démuni, impuissant… d’autres, désabusés — ou pas — nous souhaitent bien du courage, l’ancien salarié dans le nucléaire se libère comme jamais, le jeune « hibou » (cf. CIGEO) se révèle remonté comme un coucou…
Alors que la relance du nucléaire est déjà totalement arrêtée et reprise en boucle depuis son annonce par le président Macron à Belfort, le 10 février 2022, que les procédures administratives sont remaniées pour accélérer le démarrage des chantiers de construction, que l’électricien EDF est en voie d’être restructuré pour être mieux dépecer (son passif comblé par les contribuables), ces temps-ci, les citoyens sont démagogiquement invités à diverses « concertations » : débats publics sur six nouveaux EPR 2, concertation gouvernementale sur l’avenir énergétique de la France, etc. [2] sans pour autant être consultés sur le fond : quelle énergie pour demain ? De toute évidence, les dés sont pipés ! Comme hier, Macron ignorera tout bonnement les contributions et avis des consultés. Qu’on se souvienne ce que sont advenues les 149 propositions de la Convention citoyenne pour le climat, les Cahiers de doléances (jamais rendus publics)…
Ce plan en deux temps (six, puis huit nouveaux EPR) est-il pour autant intangible ? S’opposer à la relance du nucléaire : coûteux, dangereux, vulnérable (Zaporijia)… est l’acmé des priorités. Seule, une large et solide opposition pourra faire fléchir la technocratie nucléariste et ses encenseurs. Le rappeler aussi souvent que possible à ces thuriféraires de l’atome requiert un engagement ferme et soutenu de tous, en tout lieu et tout temps.
[1] Sorte de vigie citoyenne sur les équipements nucléaires — exclusivement — civils. Financées par un prélèvement de 1 % sur la taxe sur les Installations nucléaires de base (INB).
[2] Ce débat, organisé par la Commission nationale du débat public (CNDP), s’est ouvert le 27 octobre 2022 et prendra fin le 27 février 2023 (participation en ligne ici : ▶ et/ou aux dix temps de débats publics dans dix villes du quart nord-ouest [à suivre en présentiel ou en ligne moyennant inscription]). La concertation nationale sur le mix énergétique « Notre avenir énergétique se décide maintenant », pilotée par la ministre de la Transition énergétique, lancée le 20 octobre 2022, se terminera le 31 décembre 2022, c’est là : ▶. Enfin, sur ce même thème, deux cents jeunes, de 18 à 35 ans, de métropole et d’outre-mer, réagiront et délibéreront au cours d’un « forum des jeunesses » du 19 au 22 janvier 2023, à Paris.
Crédit photos : SdN 72. Tract (4 pages) : CAN-Ouest (consulter le site, c’est la : ▶).