Janvier 2021 – Le Mans, Sarthe, Région Pays de la Loire, France…
Actualisé fin décembre 2022
Retour tardif sur le pamphlet de Damien Renault [1] : Le nucléaire subventionné en régions – Enquête en Pays de la Loire [2], sorti il y a quelques mois (début septembre 2021). Damien y aborde les subventions masquées dudit conseil régional (et aussi d’autres régions) pour la filière nucléaire du temps de la présidence de Jacques Auxiette (d’avril 2004 à mi-décembre 2015) et suivantes.
L’encre de son livre encore à peine sèche, l’actuelle présidente de région, la Sarthoise Christelle Morançais ,[3] se positionnait pour l’implantation d’un premier prototype de SMR (Small modular reactor, ou Petit réacteur modulaire) sur le site de Cordemais, entre Nantes et Saint-Nazaire (cf. notre communiqué, ici : ▶).
Sa proposition : contrebalancer la fermeture de la centrale à flammes de Cordemais (centrale à charbon qui doit fermer avant 2026 et/ou de pellets bois avec l’arlésien projet Ecocombust) par un SMR (supra). Ayant pris un râteau du côté de l’exécutif aussi bien que des opérateurs techniques, le 16 décembre, elle avait rebondi en reformulant son voeu d’y voir produits et/ou assemblés en série ces mini-réacteurs, reprenant une proposition de « certaines » centrales syndicales d’accueillir sur le site l’ingénierie et la fabrication de ces nouveaux leurres climatiques, technologiques, économiques… en s’appuyant sur le savoir-faire d’acteurs comme EDF ou Naval Group, déjà présents sur le territoire.
LE NUCLÉAIRE SUBVENTIONNÉ EN RÉGIONS – Enquête en Pays de la Loire
De Damien Renault – Préface de Michèle Rivasi – Editions l’Harmattan
Les subventions aux entreprises par les États et les collectivités territoriales, ou « aides d’État », sont fortement encadrées par la législation européenne et ses déclinaisons nationales.
À l’issue d’une enquête consacrée aux entreprises du nucléaire, en particulier du nucléaire militaire, qui reçoivent des subventions du conseil régional des Pays de la Loire, il semble que cette collectivité territoriale ne respecte pas la réglementation sur les aides d’État en matière de recherche, développement et innovation (RDI).
L’enjeu est important car ce subventionnement, qui prétend servir au développement des énergies renouvelables, sert en réalité de rente à des industriels d’un secteur en déclin.
Cette question du subventionnement des entreprises du nucléaire se pose dans d’autres régions, en particulier avec le CEA, et risque de se poser à l’avenir à une échelle encore plus large que la seule RDI, notamment avec les projets de nouveaux réacteurs nucléaires.
Cet ouvrage peut aussi servir à évaluer la régularité de n’importe quelle subvention publique accordée à une entreprise. Son contenu intéressera aussi bien les politiques que le grand public.
Notes
[1] Damien Renault est militant de Sortir du nucléaire Pays nantais et actif au sein de collectifs antinucléaires régionaux. Il est actuellementi administrateur suppléant (après avoir été titulaire) du Réseau Sortir du nucléaire (RSDN).
[2] Le nucléaire subventionné en régions – Enquête en Pays de la Loire, de Damien Renault, préface de Michèle Rivasi, aux éditions l’Harmattan, collection Environnement, format : 15,5 x 24 cm, 174 p., 19 €. Ce pamphlet difficile d’accès, il faut le reconnaître, est paru en septembre 2021 dans une adiaphorie coupable. À la mi-novembre, Ouest-France a toutefois consacré un mini interview à son rédacteur, c’est là : ▶.
Du même auteur avec Caroline Maniaque, à la direction d’un ouvrage collectif : L’architecte médiateur – Discours et pratiques de conseil, participation et médiation, aux Éditions de l’Eclosoir.
[3] Christelle Morançais y a été élue en septembre 2017 (en remplacement de Bruno Retailleau, devenu sénateur et donc démissionnaire du conseil régional pour cumul de mandats). Elle est encartée Les Républicains (et anciennement UMP, depuis 2002, formations issues du RPR, toutes pro-nucléaires).
Illustration : capture d’écran de la couverture sur le site de l’éditeur.
Addendum (avril 2022). — Un rassemblement contre ce projet de SMR à Cordemais ou ailleurs (aussi bien que d’un EPR) s’est tenu le 27 mars 2022, c’est là : ▶.
Nous vous avions également incité à pétitionner contre cette couillonnade via une Cyberaction, ici : ▶.
Addendum (décembre 2022). — Depuis, Christelle Morançais a rompu avec Les Républicains ! Le 1er septembre 2022 (après les législatives), elle avait annoncé publiquement, via le quotidien Ouest-France, qu’elle ne se sentait plus membre du parti LR depuis le lendemain du premier tour de l’élection présidentielle contestant la ligne qui consistait à ne pas choisir entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Elle n’aurait rejoint ni Horizon-s, ni Renaissance !
Christelle Morançais ne lâche pas le morceau ! Le 22 septembre 2022, à Saint-Nazaire, elle est de nouveau intervenue auprès du chef de l’État cette fois, en faveur de l’électrification de la région via l’implantation d’un réacteur SMR à Cordemais, lors de sa visite au premier site éolien français en mer (80 éoliennes).