Le nucléaire et ses impacts sur l’eau en Loire et Vienne


Aout 2023 — Bassin venant de La Loire, france…

Le collectif Loire-Vienne Zéro nucléaire (auquel Sortir du Nucléaire 72 participe depuis sa création) vient de réaliser un dépliant sur ce sujet : « Le nucléaire et ses impacts sur l’eau en Loire et Vienne ».

14 réacteurs nucléaires en activité sont installés sur 5 sites le long de la Loire et la Vienne : Belleville-sur-Loire, Dampierre-en-Burly, Saint-Laurent-des- Eaux, Chinon, Civaux.

 

 

Le nucléaire pompe notre eau

Pour l’inéluctable refroidissement de ses 14 réacteurs, l’industrie nucléaire prélève d’énormes quantités
d’eau en Loire et Vienne. D’après les rapports environnementaux d’EDF, en 2021 :

• près de 700 millions de m3 ont été consommés dont 500 millions de m3 ont été rejetés en Loire et Vienne régulièrement chargés en divers effluents…

• et près de 200 millions de m3 sont vaporisés par les tours de refroidissement.
Rien que l’évaporation équivaut à la consommation annuelle d’eau potable de 3,35 millions d’habitants
soit :
• bien plus que la consommation totale annuelle de la région Centre-Val de Loire (2,57 millions)
• presque celle de l’ensemble de la région des Pays de la Loire (3,9 millions)

Liens vers les rapports environnementaux sur : https://www.sdn-berry-giennois-puisaye.fr/news/evaporation-d-eau-des-centrales-nucleaires-du-bassin-versant-de-la-loire/

Le nucléaire pollue notre eau

D’après les rapports environnementaux d’EDF, les 5 centrales ont rejeté en Loire et en Vienne, pour l’année 2020 :

  • près de 6000 tonnes de substances chimiques diverses (acide borique, ammonium, nitrates, nitrites, phosphates, chlorures, cuivre, zinc, détergents, etc.)

–> Quelle quantité a été rejetée au total, depuis plus de 40 ans ? (1)
–> L’impact et l’effet  » cocktail  » des diverses substances rejetées sont-ils étudiés ?

  • des quantités de substances radioactives :

Iodes et carbone 14 et, surtout plus de 212 000 milliards de Becquerels (2) de tritium : hydrogène radioactif pouvant intégrer la chaîne alimentaire et donc l’eau de boisson captée en Loire ; il est dangereux en particulier en cas d’ingestion lors de la gestation. Sa demi-vie d’un peu plus de 12 ans paraît courte mais il est rejeté très régulièrement dans les eaux de la Loire et de la Vienne, et depuis 40 ans, la faune et la flore aquatique l’incorporent et le concentrent.

–> Quel impact sur le vivant à long terme ? Les études réalisées sur rongeurs, oeufs de poissons, etc., n’évaluent les effets que sur une
durée d’au plus 3 ans !
Source : https://www.irsn.fr/sites/default/files/documents/actualites_presse/actualites/20210506

On retrouve le tritium dans l’eau du robinet à Châtellerault, Saumur, Nantes, etc., et jusque dans les sédiments de l’estuaire (3).

–> Quel est l’effet de l’ingestion de faibles doses chroniques à long terme ? Le débat n’est pas tranché scientifiquement.
Afin d’assurer la production électrique, les normes concèdent en réalité un  » droit à polluer « .

Rejets chimiques : https://www.sdn-berry-giennois-puisaye.fr/news/rejets-en-loire-tableaux-des-substances-rejetees-par-les-5-centrales-nucleaires-en-2020/
Tritium dans la Loire et la Vienne : https://www.acro.eu.org/wp-content/uploads/2022/03/RAPPORT220324-LoireVienne.pdf

(1) Les rejets liquides était 100 fois supérieurs avant les années 85 ! Et n’oublions pas les rejets de plutonium en Loire lors des accidents de St Laurent en 1969 et 1980 !

(2) Le becquerel (Bq) : unité qui permet de mesurer la radioactivité d’un corps. Elle correspond au nombre de noyaux atomiques instables qui se désintègrent chaque seconde.

(3) https://lejournal.cnrs.fr/articles/a-nantes-une-etude-inedite-sur-la-pollution-des-sols

Alors, nucléaire : énergie propre ? La Loire : grand fleuve sauvage ou égout du nucléaire ?

Le nucléaire réchauffe notre eau

La réglementation actuelle est basée sur le respect d’un écart maximal d’1°C entre amont et aval après un mélange supposé parfait.
Sauf qu’EDF ne publie
• qu’une « moyenne mensuelle » qui masque les écarts réels de température dans une même journée ou au cours d’un même mois !
• ne publie pas la température au point de rejet de l’eau chaude, à l’exception de Saint-Laurent, qui pour décembre 2022 par ex., fait apparaître sur son site web, une température de l’eau moyenne à l’amont de 11,2°C et de 22,2°C au point de rejet, soit une élévation de 11°C. (merci pour les poissons !)

Source : https://www.edf.fr/sites/groupe/files/2023-01/newsletter-d%C3%A9cembreWEB.pdf

–> Aucune limite réglementaire de température n’est fixée pour la Loire : contrairement à la Garonne et au Rhône par exemple, dont l’eau ne peut excéder 28°C.

https://energie-developpement.blogspot.com/2020/09/limite-temperature-fleuve-industrie.html?m=1#:~:text=les%20eaux%20cyprinicoles%20dans%20lesquelles,maximum%20de%2028%C2%B0C

Ainsi, nul besoin pour EDF de demander officiellement des mesures dérogatoires qui attirent l’attention !

Le nucléaire « embarrage » notre eau

Pour leur fonctionnement, les centrales nucléaires ont besoin que la Loire et la Vienne gardent un débit suffisant pendant l’étiage.
–> Pour la Loire : En plus des  » seuils  » nécessaires à chaque centrale (ouvrages situés en travers du lit du fleuve, compliquant d’ailleurs la navigation et perturbant la migration des poissons), 2 grands barrages ont été spécialement construits dans les années 70 :
• Villerest, sur la Loire, au-dessus de Roanne,
• Naussac, sur la tête de bassin de l’Allier, près de Langogne.
–> Pour la Vienne :
• le barrage déjà existant de Vassivière a été rehaussé pour les besoins de la centrale de Civaux.

Ces barrages sur le bassin versant de la Loire, ont complètement transformé le cycle de l’eau et donc, la vie.
La Loire est un fleuve sans glaciers qui peut connaître des variations de débit très importantes selon les saisons. Avec ces variations ce sont aussi des formes de vie et d’habitat multiples qui se succédaient jadis tout au long de l’année qui ont en grande partie disparu avec l’« embarragement » du bassin versant.
Ces barrages :
• présentent un risque de rupture et de catastrophe immense,
• empêchent le cycle de vie de la faune alluviale (moules, saumons, aloses, etc.) et l’écoulement des sédiments essentiels à la vie,
• provoquent la prolifération des cyanobactéries toxiques,
• augmentent l’évaporation et le réchauffement des eaux.

Nous aurons un jour à choisir entre différents usages de l’eau

L’étude « Explore 2070 » prévoit
• une diminution des débits moyens annuels des cours d’eau, de l’ordre de 10% à 40%,
• une diminution des débits d’étiage encore plus prononcée que la diminution à l’échelle annuelle.
https://www.gesteau.fr/sites/default/files/explore2070-hydrologie-surface.pdf
–> Quid du refroidissement des centrales dans les années à venir ?
NE RELANÇONS PAS LE NUCLÉAIRE !
Son énorme consommation d’eau, le réchauffement et les pollutions qu’il génère, aggravent les effets du dérèglement climatique et menacent le vivant.
SORTONS-EN ! D’autres solutions existent !
Exemple en région Centre-Val de Loire :
https://www.centre-valdeloire.fr/sites/default/files/media/document/2022-02/170131_Rapport%20fina

l%20Scenario%20Centre-Val%20de%20Loire%20v.pdf

Contact : loireviennezeronucleaire@protonmail.eu

En savoir plus : https://www.sdn-berry-giennois-puisaye.fr/news/le-nucleaire-et-ses-impacts-sur-leau-en-loire-et-vienne/