Procès d’Annick Philippe (du Mans) et de quatre coïnculpés devant le TGI de Laval


Jeudi 11 juillet 2013  Laval (Mayenne), TGI

Procès de notre amie et militante de SDN 72, Annick Philippe

Annick, et quatre autres coïnculpés de Rennes, Plélan-le-Grand, Coutances et Paris comparaissaient le 11 juillet 2013 devant le TGI de Laval, à 14 heures [1].

Auparavant, la police les avait déjà gratifiés d’une convocation, suivie d’une garde à vue, certes soft mais néanmoins roublarde en prenant insidieusement l’empreinte génétique de ceux qui la refusaient [2], ce qui pourrait leur valoir un second procès.

TGI de Laval 11/7/2013 Procès Annick P

Dès 13 heures, beaucoup d’autochtones du 53, évidemment, mais aussi des militants SDN des départements 35, 37, 44, 49 et une bonne quinzaine pour le département de la Sarthe, dont un administrateur du Réseau, Martial Château (également président de SDN 72) avaient fait le déplacement [3]. Présents aussi, deux conseillers régionaux écologistes : Michel Perrier (Mayenne) et Thierry Pradier (Sarthe). Ambiance plutôt débonnaire sur le parvis du tribunal et au déjeuner sur l’herbe (enfin, là, c’était du béton) varié et bio. Une collation très bien organisée, au « bénéfice » des frais de justice. A l’ouverture de la séance, la salle était pleine tandis qu’un reliquat de manifestants informait et débattait avec les badauds.

Le « Club des cinq » avait donc à répondre d’une dégradation volontaire commise en réunion sur un des pylônes en construction de la ligne THT Cotentin-Maine. Plus concrètement, le desserrage de quelques écrous et le sciage partiel (7 cm) d’une jambe de force du pylône 561 (sur la commune de Saint-Cyr-le-Gravelais), commis lors de la « randonnée » du 28 avril 2012, sous ladite ligne.

La randonnée avait mobilisé une centaine de personnes dénonçant la construction de l’EPR de Flamanville et de sa ligne THT Cotentin-Maine (tout en célébrant le 26e anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl), canalisées et observées par une importante présence de forces policières qui — pernicieusement — un temps, avait laissé faire… mais qui n’en a pour autant pas perdu une miette puisque 40 000 photos seront versées à l’enquête… Huit seulement seront retenues… C’est là : .

tgi-laval-11/7/2013 procès Annick PhilippeLa conduite du procès révèlera l’inconsistance du dossier d’instruction menée d’une façon pitoyable. Le procureur reconnaîtra lui-même l’absence probante de responsabilité des actes reprochés aux prévenus. Il ne prescrira d’ailleurs pas de peine sur ce point. Par contre, considérant que les cinq coaccusés ne pouvaient ignorer que des dégradations pouvaient être effectuées lors de cette randonnée sous les pylônes, là, le procureur requiérera une peine de 1 000 € avec sursis pour participation à des dégradations en bande organisée (une loi inique votée sous Sarkozy).

Tout aussi inconséquent, l’avocat de RTE, Réseau transport électricité, alors qu’il s’excusait presque, dans un premier temps, de demander des réparations, réclamera pas moins de 20 000 € d’indemnités.

Le jugement sera prononcé le 26 septembre 2013.


Vous trouverez également un article extrêmement bien renseigné sur les site d’EÉ-LV Mayenne, c’est là : .


Un don à la caisse de solidarité basée à Rennes pour rembourser les frais de justice est possible et… recommandé. Chèques à l’ordre de « APSAJ » (Association pour la solidarité et l’aide juridique), 6 cours des Alliés, 35000 Rennes.


[1] Procès initialement prévu le 21 mars, il avait été reporté à la demande de la défense.

[2] Se méfier comme de la peste du « gentil » gendarme qui vous offre le café… pour subtiliser votre gobelet… et y prélever votre emprunte biologique !

[3] Légèrement compliqué par le passage du Tour de France qui s’était invité le même jour, bloquant une partie de la ville, dont le tribunal.


Photos : Rémy Lambert (au premier plan et de dos, Annick).