Dimanche 22 septembre 2013 — Allonnes
C’est le premier jour d’automne, le temps est au beau, seul, le vent faible fait défaut au spectacle des cerfs-volants. Le Jardin du Vent, déjanté et bigarré, dandine et mouline quand même à tout-va [1]. Manque la cerise sur le BIG gâteau des cinquante ans de la ZUP, qui, hélas, n’est pas à croquer.
C’est notre troisième participation. De 10 heures à 18 heures, le stand fonctionne en deux équipes de deux fois quatre heures, trois personnes. Comme nous, soixante-douze associations allonnaises et des environs occupent le Mail et le parvis de l’hôtel de ville pour la traditionnelle fête orchestrée par Dominique Daverat, adjoint au maire. À cela s’ajoutent, toute la journée, des animations dans les allées et sur le podium : démonstrations sportives, danses, chorales, théâtre de rue, groupes de musique et restauration exotique.
Jusqu’à 14 heures, il n’y a pas bousculade au stand. Mais, paradoxalement, les langues de ceux qui y passent se délient. Coup sur coup, deux travailleurs du nucléaire, dont l’un est encore en activité, confessent leur trajectoire professionnelle dans cette filière. Pour eux aussi, il faut en sortir ! L’un énumère lui-même les difficultés et souligne les réticences idéologiques… à gauche. L’autre s’assure encore du potentiel industriel permettant cette sortie. On ne mord pas facilement la main de qui nous (a) nourrit professionnellement et idéologiquement. La voix des salariés du nucléaire se libérerait-elle ? Se sentent-ils moins ostracisés ?
Plusieurs visites de courtoisie de membres de l’AVEN (Association des vétérans victimes des essais nucléaires, au même stand que l’ARAC, Association républicaine des anciens combattants et victimes de guerre) pour signatures de pétition (130 collectées) et aussi pour palabrer des relations qui existent entre le nucléaire civil et militaire.
La fréquentation sera plus dense l’après-midi. Il appert cependant que ce n’est pas le flux qui produit de l’intérêt pour notre stand, mais la technique (ressenti, tract, interjection…) de chacun pour « pécho » le badaud. Clément, Germaine et Yves enregistreront tout de même une adhésion, quelques ventes (livres, badges) et… (elle est là finalement la cerise) une demande d’intervention dans une classe de lycée.
[1] Parmi les spectacles, celui des cerfs-volants et le Jardin du Vent — place du Mail — proposé par la compagnie Nasser Volant, de Dijon, ravira les yeux des petits mais aussi ceux des plus grands. Un spectacle qui en rappelle d’autres : à NDDL, cet été (occupation du ciel par mille mini-aéronefs), et plus près de nous, le festival de Coulaines, fin août.
Nasser Omar est un exilé afghan. Un pays qu’il a fui, où tout a été interdit, les femmes dévoilées, leur éducation, la musique, le cinéma, les bouddhas de Bâmyân, et… les cerfs-volants, affreux symbole de liberté (lire Les cerfs-volants de Kaboul, de Khaled Hosseini). Le Jardin du Vent est une installation féerique de cerfs-volants, d’éoliennes et de moulins à vent bigarrés. Pour vous rendre compte en quelques clics : ▶.
Nasser Volant, c’est aussi le premier musée du cerf-volant en Europe, à Perrigny-lès-Dijon, au sud de Dijon. Nasser est aussi le héros d’un film documentaire réalisé par Jean-Paul Mignot, en 2009. C’est là : ▶.
Dans le cadre du Forum national de la démocratie, les vendredi et samedi matin (20 et 21 septembre), à la salle Jean-Carmet, la ville accueillait aussi un grand débat : La participation : au concret, une réflexion sur les pratiques démocratiques dans les communes et les collectivités.
Crédits photos : SDN 72