Rassemblement pour la paix, au Mans, samedi 19 septembre 2020


Samedi 19 septembre 2020 (de 15 heures à 16 heures)  —  Le Mans, Sarthe

Président outrecuidant, Macron (et avec lui son personnel exécutif) affectionne les rodomontades et ne dédaigne pas non plus la provocation ! À moins d’une semaine de la Journée internationale de la paix [1], sur ordre de la présidence de la République et du chef d’état-major des armées, les Forces aériennes stratégiques (FAS) ont procédé à un exercice aérien simulant une frappe nucléaire. Une manœuvre baptisée… « Poker » [2] !

Ce samedi était aussi la Journée mondiale du nettoyage de la planète… Demain, tous ripeurs pour jeter tous ce fatras mortifère aux oubliettes !

Samedi 19 septembre 2020, dans le cadre de la Journée internationale de la Paix,  le collectif 72 Marche pour la Paix (auquel Sortir du Nucléaire 72 coparticipe avec plus d’une quinzaine d’associations, syndicats, partis, groupes et individus) appelait à un rassemblement place de la République au Mans, pour « ENSEMBLE, marcher pour la paix, la justice sociale et les droits humains, le climat et le désarmement nucléaire ».  

Sans doute, ce samedi 19 septembre au Mans « la paix n’a pas mobilisé les foules » comme l’a titré Ouest-France (plus de cinquante personnes quand même) mais le coup d’après pourrait ne pas tarder à venir avec le Traité d’Interdiction des armes nucléaires [3] actuellement ratifié par quarante-quatre pays. Traité qui s’imposera à toutes les nations quatre-vingt-dix jours après la cinquantième ratification. S’imposer d’abord et en particulier aux plus récalcitrantes au désarmement nucléaire — dont la France, au frein depuis toujours — et avec elle les huit autres pays « dotés » à moins qu’elles n’aient, cette fois encore, l’intention de se coucher dessus et se mettre au ban du reste des nations (pour faire court : environ 197 États reconnus par l’ONU) comme elles le font avec le Traité de non prolifération des armes nucléaires (TNP), mais, elles y perdraient une fois de plus en responsabilité, en crédibilité et en respectabilité.

Le rassemblement s’est ouvert par une lecture, par Marianne Masson, de l’appel national du collectif Marche pour la Paix. Pour la FSU, Eric Demougin (qui en est le nouveau secrétaire départemental) a largement et brillamment développé le thème de l’éducation à la paix. Pour la CGT, Didier Jousse a exposé le continuum entre les luttes sociales et celles pour le désarmement et la paix. Enfin, pour le collectif, Martial Château a présenté un flash d’information sur le bras de fer entre Macron et Erdogan en Méditerranée et les enjeux économico-stratégiques (entres autres) de la politique de Macron dans le conflits gréco-turc aboutissant à une commande de la république hellénique (pourtant ruinée) à la France — troisième dealeuse d’armes au monde — de dix-huit chasseurs de type Rafale (six appareils neufs et douze ayant peu été utilisés et prélevés sur le parc de l’armée française).

Auparavant, le tract d’appel (cf. ci-dessous) avait été distribué lors de la manifestation intersyndicale du jeudi 17 septembre (dont certaines organisations se retrouvent dans le collectif Marche pour la Paix).

Hiroshima et Nagasaki : commémoration 2020 à Dijon (entre le 6 et 9 août) !

Certes, la Sarthe ne s’est pas déplacée en masse à cette commémoration et à la journée de lutte contre l’arme atomique (dont c’était le 75e funeste anniversaire) à Dijon et Savines, en Côte-d’Or (lieu de montage, de modernisation, d’entretien des armes nucléaires françaises, voire anglaises) du 6 au 9 août. À défaut du nombre, Martial y a néanmoins représenté le groupe et proposé une documentation diversifiée, livres, brochures, CD, badges… via un stand  info-kiosque.

Une partie artistique y a aussi été assurée par une comédienne sarthoise, Yasmine Bargache, de la Cie La Fière Allure. En duo avec Christine Chardonnier, elles ont présenté (dans une école maternelle de Dijon) leur spectacle : Sadako, la petite fille qui aimait courir… que nous avons déjà présenté plusieurs fois ici (principalement là : ).

Vendredi 25 septembre, à Allonnes, remise du prix Yvon-Luby et 4e concert pour la paix avec Babylon Circus

Vendredi 25 septembre, à la salle Jean-Carmet, la ville d’Allonnes célèbre sa 4e édition de la Culture de paix (en format réduit, vous en devinez la raison).  En première partie, à 20 heures (l’ouverture des portes se fera à 19 h 30), cérémonie de remise de son prix « Allonnes, Culture de paix Yvon-Luby » (créé en 2017) mettant à l’honneur l’engagement d’une association, d’un collectif ou d’une personnalité ayant œuvré pour la paix et la solidarité.

Cette journée sera également l’occasion d’un grand concert populaire et convivial avec pour invité phare le groupe lyonnais Babylon Circus, à 20 h 45.

La remise du prix est gratuit. Le concert aussi, mais les réservations obligatoires sur le site internet de Superforma, c’est là : .

Le groupe SdN 72 ne sera, hélas, ni de la première, ni de la seconde partie pour cause de manifestation dite :  Piscine nucléaire géante ? Ni à Belleville, ni à la Hague, ni ailleurs. Événement sur trois jours (dont ce vendredi) au château de Saint-Amand-en-Puissaye, dans la Nièvre, voir ici : . Pour la même raison, nous ne serons pas (ou marginalement) de la Journée mondiale d’action pour le climat (le samedi), ni du village des associations à Allonnes, le lendemain, comme nous en avons l’habitude avec un stand spécifique, ni sur celui du Collectif 72 Marche pour la paix.


[1] Instituée depuis 1981 par l’ONU, la Journée internationale de la paix est célébrée dans le monde entier le 21 septembre de chaque année (soit le lundi suivant ce rassemblement).

[2] C’était dans la nuit du 14 au 15 septembre. Un exercice des Forces aériennes stratégiques françaises simulant un raid nucléaire. Une chevauchée fantastique répétée plusieurs fois par an. Elle vise « à démontrer la capacité opérationnelle des FAS au travers d’une mission de longue durée au-dessus du territoire national » et « capables d’opérer au sol en conditions NRBC » (nucléaire, radiologique, biologique et chimique). Elle a mobilisé une quinzaine d’avions, chasseurs et bombardiers Rafale (dont au moins un armé d’une réplique du missile à ogive nucléaire ASMP-A de 300 kilotonnes [20 fois la puissance de la bombe d’Hiroshima]), avion-radar Awacs E3-F, avion ravitailleur, et d’autres avions de chasse postés à terre, censés représenter la défense ennemie. Plusieurs bases aériennes d’Avord, Istres, Saint-Dizier, Mont-de-Marsan… sont d’abord mises en alerte. Puis la flotte de chasseurs et d’avions de soutien converge et batifole vers Brest et… l’Île-Longue (où sont basés les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE], composante navale de la dissuasion). L’armada se dirige ensuite vers le golfe de Gascogne. À la hauteur de Biarritz, l’escadre vire en direction de l’île de Beauté, puis remonte vers une « cible » fictive située au nord du Massif central. L’opération est évidemment censée déjouer les surveillances radars, les défenses anti-aériennes au sol et dans les airs… Laissera-t-on longtemps encore chacune  de nos vies — de Terriens — suspendues à ce genre de coup de poker accidentel et/ou délibéré ?

[3] TIAN : adopté en juillet 2017 par l’ONU, qui a valu à l’organisation ICAN (International Campaign to Abolish Nuclear weapons, Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires) pour son action, le prix Nobel de la Paix 2017.


Crédit photo : SdN 72. Visuel : Collectif 72 Marche pour la paix.