Samedi 5 et dimanche 6 juillet 2014 —Notre-Dame-des-landes
Si NDDL est politiquement bien un bourbier pour le gouvernement, il faut bien admettre que c’en était physiquement un pour ses opposants le week-end des 5 et 6 juillet. L’humidité ambiante était bien perceptible et les plus sceptiques ont pu constater qu’on était bien sur un milieu humide.
On ne compte plus les rendez-vous nationaux à NDDL. Celui de cet été était le troisième, placé sous le signe des rassemblements contre les « grands chantiers inutiles imposés », sur l’emplacement même du projet d’aéroport. Sortir du Nucléaire y était invité.
Cette année encore, le stand d’information et de documentation du réseau Sortir du Nucléaire était plutôt tenu par des militants du groupe SDN de la Sarthe,
mais aussi par des militantes et salariées de la structure nationale, Laura Hameaux et Mélisande Seyzeriat. Sans être uniquement dans l’entre-soi, le public nous est apparu déjà sensibilisé, ce qui n’empêchait pas un fort intérêt pour notre littérature militante et produits dérivés (comme on dit dans les formations marketing). Martial Chateau (Le Mans et Sarthe) et Dimitri Robert (Chinon et Tours) pour FuKuChiNON étaient des intervenants du forum sur « la répression des lut?tes sociales » et témoigneront de l’époustouflante démesure policière lors de la manifestation du 12 avril 2014 à Chinon. Le week-end de mobilisation sera aussi mis à profit pour une coordination régionale des groupes antinucléaires de l’Ouest.
Et nous n’avions pas l’exclusivité de la thématique antinucléaire. A babord de SDN se trouvait le stand fustigeant les anciennes mines d’uranium de la Loire-Atlantique et du Morbihan, et même au-delà (vingt-deux sites en Bretagne), tenu par une frêle mais dynamique doyenne de 84 ans et ses consœurs, en faisant un stand exclusivement féminin, rassemblées sous la banderole « Barrons la route à l’uranium ». Un travail d’investigation énorme, une infographie édifiante et une grosse documentation consultable sur place (1).
A tribord, sous le calicot « L’OMS ment et ne porte pas assistance », était installée l’association créée en 2006 « Indépendant Who » qui dénonce encore et toujours l’accord de 1959 entre l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) 
et l’OMS (Organisation mondiale de la santé) (2). C’est aussi là : ▶.
Ailleurs, on pouvait également trouver tous les renseignements, documentation et littérature sur Bure et le projet CIGEO. Et je ne dis rien des affinités avec d’autres stands tenus par des maisons d’édition, journaux, autres luttes, etc. (désolés, nous n’avons pas de photos).
Quelque 20 000 personnes ont été savamment comptabilisées ! Malgré les aléas métrologiques et d’imperceptibles signes de fléchissement du pouvoir, le rassemblement a reconduit la jauge de l’année passée. Des paysans de NDDL étaient à Chinon (en avril). Des opposants au nucléaire étaient à NDDL. Unis, soudés, combatifs, nous pouvons faire reculer les « grands chantiers inutiles imposés » à NDDL, Flamanville (EPR), Bure (CIGEO), Bugey (ICEDA)… et vite, vite, passer à la sobriété, à l’efficience énergétique et aux alternatives !
(1) Les allées intérieures du camping du Parc de Guibel, remblayées avec des granulats de la mine d’uranium voisine de Pen Ar Ran (dits matériaux d’emprunt) et des onze communes autour de Piriac ont d’ailleurs beaucoup fait parler d’elles cet été 2014. Idem pour cette autre mine d’uranium, à Gétigné, investie trois jours durant par 5 000 teufeurs pour une rave party.
(2) Accord tacite entre les deux parties d’en référer à l’autre en matière d’information et de communication sur le nucléaire. Depuis le 26 avril 2007, des vigies d’Hippocrate manifestent quotidiennement (les jours ouvrés) devant le siège de l’OMS, à Genève.
Photos : Romain Dolais, attaché de presse auprès des élus EÉ-LV du Mans, et SDN 72. Affiche de l’ACIPA et de la Coordination des opposants.
