Samedi 23 septembre 2023 — Le Mans, Sarthe…
Comme dans plus de 120 villes, ce samedi 23 septembre, Le Mans a de nouveau manifesté contre les violences policières, le racisme systémique et pour la sauvegarde des libertés publiques. Et aussi les doctrines franco-françaises maléfiques et controversées de « maintien de l’ordre » [1]. SdN 72 y a de nouveau dénoncé une verticalité fatalement induite d’un État tout nucléaire (cf. photo ci-contre) et fléché la répression des militant·e·s antinucléaires.
PEV, nasses, LBD…
Du contrôle qui part en vrille, comme dans beaucoup d’autres domaines, la doctrine sécuritaire Française demeure arcboutée sur ses inébranlables certitudes que nos voisins — y compris leurs confrères policiers, gendarmes… — critiquent ouvertement. Avec des résultats moins mortifères.
Société nucléaire, société policière
Le mouvement antinucléaire en particulier et ceux partisans de la désobéissance civile active sont particulièrement sujets aux harcèlements policiers et visés par la répression. Voire fichés S ! Et notamment, les miltant·e·s antinucléaires de Bure, dans l’Est, qui s’opposent au projet CIGéo (centre d’enfouissement de déchets radioactifs). Une surveillance de tous les instants ! Un acharnement féroce, quotidien : contrôles systématiques, fouilles, prélèvements biologiques, biométrie, vidéosurveillance, écoutes téléphoniques, interdictions de territoire, de se côtoyer, mutilations, condamnations… La LDH (Ligue des droits de l’Homme) elle-même (et d’autres associations et organisations) s’en est émue et l’a documenté, c’est là : ▶ https://www.ldh-france.org/wp-content/uploads/2019/06/Rapport-LDH-sur-événements-Bure-et-traitement-judiciaire-20-06-19_def.pdf.
Ces deux dernières décennies, le parlement et l’exécutif ont particulièrement alourdis l’arsenal judiciaire répressif, rognant au passage les libertés publiques, souvent sous couvert de terrorisme, de séparatisme, de malfaiteurs… Certaines annoncées comme provisoires sont vites devenues définitives. Comme aime à le dire mon ami Ph. : « Une fois le dentifrice sorti du tube, c’est difficile de le faire rentrer. » La loi sur la sécurité des J.O. de 2024, promulguée le 19 mai 2023 et publiée au J.O. le lendemain… devrait s’éteindre au 31 mars 2025. Ces nouvelles « caméras augmentées » par l’intelligence artificielle (IA), que cette loi banalise, seront capables de « détecter en temps réel des évènements prédéterminés, comme des mouvements de foules, un sac abandonné ou des comportements suspects, dans des lieux accueillant des manifestations, à leurs abords et dans les transports en commun ». On prend les paris sur sa reconduction et sa généralisation ! Ce n’est pas — encore — de l’ordre de la reconnaissance faciale, mais… Sans doute, immanquablement, il y aura des trous dans la raquette, néanmoins, Big Brother progresse furieusement !
Alsetex ne fait pas de bruit, ses produits, si !
Nous l’avons plusieurs fois dénoncé ici, la société sarthoise Alsetex [2] de Précigné (Malpaire pour beaucoup de Sarthois), équipe et arme les forces de maintien de l’ordre de France et d’ailleurs (l’ailleurs étant accessoirement des pays illibéraux comme on dit aujourd’hui en novlangue), et elle n’est pas la seule ! Pour approfondir, nous vous renvoyons à nos précédents articles de notre site (sur sdn72.org saisissez Alsetex dans le champ « Recherche » de la page d’accueil).
Notes
[1] Le rassemblement du 30 mars 2023 est là : ▶. Le 5 juillet, une autre manifestation « contre les violences policières et le racisme » avait répliqué à la mort de N. Merzouk, à Nanterre, suite à un refus d’obtempérer.
[2] Malgré son préfixe ALS, pour ALSacienne d’ÉTudes et d’EXplosifs. Trop proche de l’Allemagne avec qui la France était alors en guerre, l’entreprise de munitions avait été transférée d’Alsace en Sarthe, tout en concervant sa dénomination « sociale ».
Photo : SdN 72. Visuel : Marche pour la justice. Dessins de presse du regretté Cabu (disparu dans le massacre de la rédaction de Charlie Hebdo) et Carali (Siné mensuel).