Mardi 17 avril 2018, à 20 h 30, à Malicorne
Projection-débat autour du film-documentaire de Larbi Benchiha : Vent de sable, le Sahara des essais nucléaires (durée : 57 mn), à Malicorne-sur Sarthe, au restaurant La Boule d’Or.
Mardi 17 avril, Christophe Dubus [1], restaurateur à La Boule d’Or à Malicorne, et l’AVEN, l’Association des vétérans des essais nucléaires, proposaient cette soirée d’échange documentée avec la projection du film de Larbi Benchiha : Vent de sable, le Sahara des essais nucléaires, autour des quatre tirs aériens à Reggane, au Sahara, en particulier (entre février 1960 et avril 1961) et, au-delà, sur les nombreux autres essais nucléaires de la France en général. Ils seront ensuite souterrains mais tout aussi néfastes pour les personnels de l’armée (des militaires, mais aussi des civils employés par l’armée) et les populations locales [2], notamment avec l’accident non contenu, dit de Béryl, avant de se répandre à nouveau dans l’atmosphère polynésien, puis de polluer et d’ébranler le sous-sol immergé des lagons.
La partie débat était animée par Christian Leroy, président de l’AVEN 72 (mais aussi de l’ARAC, qui a célébré son centenaire en 2017, c’est là : ▶) et de son homologue Gérard Maillard, du Maine-et-Loire.
Souvent affectés dans leur propre santé quand celle de leurs descendants ne l’est pas également, les vétérans et les populations locales rencontrent toujours autant de difficultés à faire valoir leur droit légitime à indemnisation. Longtemps, le CIVEN (Comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires) recalait les demandes des requérants au prétexte que le risque attribuable aux essais nucléaires français dans la survenue de maladies était « négligeable » ! Depuis, cette notion a été supprimée par le Parlement et — pour une quinzaine de cas — la cour administrative d’appel de Nantes (pourtant interjeté par le ministère de la Défense) a confirmé les jugements rendus par le tribunal administratif de Rennes obligeant l’État à les indemniser.
Question dont nous connaissons la réponse : en traînant les pieds de la sorte sur ces dossiers, l’État viserait-il l’extinction de tous les requérants ?
Le DVD, Vent de sable, le Sahara… est disponible sur le site de l’AVEN (supra) au prix de 18 €, ici : ▶. Rien ne vaut une projection collective en salle et la mise en commun des témoignages, souvenirs, impressions, voire de rassembler les volontés et de se mettre en action. Pour les fauchés, ce film est néanmoins disponible sur le site Youtube, c’est là : ▶.
Nous avions déjà sommairement évoqué ce film ici : ▶. Et aussi, d’un autre documentaire du même cinéaste (sur les essais nucléaires en Polynésie) Bon baisers de Mururoa, c’est là : ▶.
[1] Les noctambules manceaux se souviennent bien sûr de ce restaurateur de la Crêperie des Ducs — rue de la « soif » (des Ponts-Neufs, au Mans) — qui travaillait justement sur cette addiction, et au-delà, de sa générosité avec les démunis.
[2] Bien présentes, même si la densité démographique est éloignée de nos villes et villages.
Crédit photo : capture d’écran du film sur Youtube.