Samedi 13 octobre 2018 — Le Mans
Plus qu’hier et moins que demain ! De l’avis unanime de tous les primo-marcheurs pour le climat du 8 septembre [1], cette seconde marche a encore plus rassemblé que la première [2].
Tout le monde se bouge pour : planète… planète… planète !
Ce rendez-vous était cette fois encore initié par des élus d’EE-LV de l’agglomération mancelle (qui souhaitent laisser la main aux individuels et acteurs de la vie civile en complément des associations) et d’un cartel d’une dizaine d’organisations [3] et aussi des individualités fortement impliquées. Tout un ensemble cohérent faisant chauffer imagination, carnets d’adresses et réseaux respectifs pour la réussite dudit RdV. L’événement était aussi dupliqué dans plus de quatre-vingts villes françaises et bien au-delà de nos frontières, ce qui n’en fait pas — en tout cas plus — le mouvement de troupe qui aurait fait défaut à l’ex-ministre démissionnaire Nicolas Hulot [4].
Pour en revenir à notre chapô, la jauge des manifestants a été estimée à plus de 600 par France Bleu Maine et Le Maine Libre, 500 selon Ouest-France et un peu moins de 800 à la louche des participant·e·s. Avec un panel générationnel remarquable et en probable doyen, Joseph, quatre-vingt-treize ans ! Il va sans dire que la participation s’est densifiée chemin faisant, du départ de la place du Jet-d’Eau à l’arrivée à la préfecture en passant par la place de la République (sur un parcours autorisé cette fois). Il n’est pas impossible que le rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), publié en début de semaine, ne soit pas étranger à cette belle participation !
Conclue avec emphase, et pour tout dire, dans une grande mystification du pays d’accueil — la France —, la COP 21 sur le climat de 2015 avait entériné selon elle les mesures ad-hoc qui s’imposaient à tous pour contenir le réchauffement climatique de la planète à moins d’un degré et demi à la fin du siècle, bien que personne n’y crût vraiment… Passé cet affligeant moment de pure communication politique, le désenchantement est maintenant total. Depuis, les émissions de GES (gaz à effet de serre) du pays organisateur lui-même n’ont pas cessé d’augmenter. Aujourd’hui comme hier, sa bardée de réacteurs nucléaires n’a donc rien empêché (cf. plus bas). Bref, selon les toutes nouvelles prévisions du GIEC, ce niveau serait désormais atteint en 2030 et continuerait d’augmenter…
C’est donc bien à chacun de nous d’imposer une vraie transition énergétique et sociétale (pour ne pas dire sociale), de mobiliser toutes les énergies humaines pour sortir des énergies extractives fossiles et fissiles [5].
On vous raconte
Cette fois encore, une attention particulière avait été portée pour rendre l’événement attractif et vivant. Oui, vivant ! Même si, passée la mise en place du rassemblement, les festivités ont commencé par un très symbolique « die-in », position allongée imageant les victimes de l’emballement climatique (photos). Le cortège a ensuite fait mouvement vers la place Saint-Nicolas et ses ostentatoires trophées sur le thème des 24 heures du Mans, à la gloire de l’automobile survitaminée, individuelle… et source importante, avec les transports routiers et maritimes de marchandises, des émissions de CO2, particules fines… Au passage, quelques pancartes pas directement ciblées seront oubliées. Le cortège s’est ensuite constitué en gyre humain, une quasi double ronde autour de la place de la République. Là, « l’alerte rouge » sera symbolisée et signifiée, au vu et au su de tous, via d’innombrables mains agitées, barbouillées de rouge. Divers slogans y seront aussi clamés et repris en boucle : « On est plus chauds, plus chauds, plus chauds que le climat ! » ; « Et un, et deux, et trois degrés : c’est un crime contre l’humanité ! »… Autant de proclamations qui seront reprises, martelées et amplifiées dans le couloir de la rue des Minimes jusqu’à la Préfecture. Pas de prise de parole en revanche sur la place Aristide-Briand qui en a tant entendues. D’abord, une nouvelle « alerte rouge », puis, un grand speed dating (des échanges rapides) ! La parole appartient à tout un chacun, libre d’apostropher, d’échanger, de partager avec son proche entourage et à renouveler au bout de quelques minutes. Des interpellations récurrentes sur ce que chacun fait et entreprend pour la planète, seul, en famille et/ou collectivement.
Message à retenir de cette journée : il est encore temps ! d’entrer en transition avant qu’il ne soit trop tard…
Le nucléaire ne sauvera pas le climat
Partenaire de cette manifestation, SdN 72 y a aussi distribué un tract à double entrée (cf. ci-dessous) cosigné par la FI (la France insoumise du Mans), la FSU (Fédération syndicale unitaire), EE-LV (Europe écologie-les Verts), Ensemble et Alternatiba 72. Avec un volet sur les mauvais signes avant-coureurs de la prochaine PPE (Programmation pluriannuelle de l’énergie), la feuille de route énergétique de la France pour les années 2019-2023 et 2024-2028, et un second volet proclamant « Le nucléaire ne sauvera pas le climat ! » prenant le contre-pied de la petite musique ambiante qui laisse entendre que ledit nucléaire pourrait être « LA » solution au réchauffement pour une moindre émission de CO² ! Quid de ses coûts écologiques, sécuritaires, financiers, stratégiques…
Si ce n’est déjà fait, on vous invite donc à prendre connaissance de « l’objet du délit » ci-dessous.
La prochaine marche est prévue le 8 décembre. Elle aura comme thématique, les transports. Deux cortèges aux parcours différenciés sont prévus. L’un à pied et le second à vélo. Ils partiront de la gare SNCF à 15 h et se rejoindrons au tunnel Wilbur-Wright. Qu’on se le dise dans les chaumières, de bouche à oreilles et sur les réseaux sociaux. Les modalités vous seront communiquées très prochainement (dans « Événements » sur notre page d’accueil). N’oubliez pas non plus de consulter l’incontournable calendrier des rendez-vous culturo-militants sur Démosphère, c’est là : ▶.
On n’oublie pas non plus les R-V sarthois des Coquelicots le vendredi 2 novembre. Renseignements, cf. ligne ci-dessus.
[1] 600 participant·e·s selon O.-F., mais 500 seulement à la seconde, selon le même organe. Plus de 600 selon France Bleu Maine... Un retour sur cette belle première marche sur ce site, c’est là : ▶.
[2] Une micro-vidéo du départ de la marche est accessible à partir du site de Ouest-France, c’est ici : ▶. Même punition avec France Bleu Maine, c’est là : ▶.
[3] Les mêmes que précédemment (les élu.e.s écologistes de l’agglomération mancelle, les Jeunes écologistes du Mans, Infovie-Bio, Résistance à l’agression publicitaire Le Mans, Sarthe Nature Environnement, la Ligue pour la protection des oiseaux de la Sarthe, Stop OGM et pesticides 72, Sortir du nucléaire 72 et Europe Écologie-les Verts Sarthe), plus ???
[4] En 1999, la conseillère du Premier ministre Lionel Jospin (gouv. de cohabitation avec Jacques Chirac) avait déjà concédé à Claude Kaiser et à d’autres élus de la région de Bure : « Je connais vos arguments et vous avez raison. Mais le projet (CIGéo, dont l’autorisation de réalisation avait été signée par Dominique Voynet alors ministre de l’environnement) doit se faire. Mettez-nous dix-mille personnes dans la rue et là on pourra peut-être commencer à discuter. »
[5] Une précision pour bien se faire comprendre, l’uranium étant aussi fossile !
Photos die-in, pl. du Jet d’Eau, pl. St.-Nicolas, pl. A. Briand : Romain Bothet (avec son aimable autorisation). Autre : SdN 72. Illustration : SdN 72 (J-L B).
Tract : ci dessous.